Ce que nous savons du nouveau variant Omicron
Bien que seulement quelques centaines de cas aient été identifiés jusqu’à présent, l’annonce de la détection d’un nouveau variant en Afrique du Sud préoccupe la communauté scientifique.
Où a-t-il été détecté pour la première fois?
Le variant Omicron (B.1.1.529) a été détecté pour la première fois le 9 novembre dans la province de Gauteng, la plus urbanisée d’Afrique du Sud, qui comprend les villes de Pretoria et Johannesburg. Il a été signalé officiellement» à l’OMS le 24 novembre. Il a ensuite été détecté chez des voyageurs en Belgique, à Hong Kong et au Botswana.
Comment le nouveau variant a-t-il été détecté?
Les autorités de santé publique d’Afrique du Sud l’ont détecté dans des échantillons de virus alors qu’elles tentaient d’expliquer une hausse soudaine du nombre de cas dans le pays, qui sont passés d’environ 200 nouveaux cas confirmés par jour la semaine dernière à 2465 jeudi.
D’où vient-il?
Si la première infection confirmée par Omicron provient d’Afrique du Sud, le variant ne trouve pas nécessairement sa source dans ce pays. Des informations publiées dans le journal The Guardian montrent qu’un échantillon du variant a été collecté au Botswana le 11 novembre. Il était donc présent dans les deux pays à la même période. L’analyse des données récoltées dans les dernières semaines permettra peut-être d’établir l’origine du variant d’ici les prochaines semaines.
Pourquoi ce variant inquiète-t-il autant?
Le variant Omicron est jugé préoccupant parce qu’il présente une trentaine de mutations sur sa protéine S, ce qui est environ le double des mutations observées sur la protéine S du variant Delta. Il faut savoir que cette protéine facilite l’infection des cellules du corps par le virus.
Si les anticorps d’une personne provenant d’infections ou de vaccinations antérieures ne reconnaissent pas le nouveau variant du virus, celui-ci pourrait réussir à infecter, ou à réinfecter, les personnes déjà immunisées contre les variants antérieurs.
Si c’est le cas, cela pourrait avoir un impact sur la transmission du virus entre humains, mais aussi sur la gravité de la maladie qu’il cause.
Est-ce qu’il est plus transmissible que les autres variants?
Ce n’est pas clair pour le moment, mais les données préliminaires en provenance d’Afrique du Sud semblent l’indiquer. Selon les informations disponibles, le taux de reproduction du variant (le nombre moyen de personnes infectées par une personne infectée) est estimé à 1,93 à Gauteng, alors qu’il est à 1,47 pour l’ensemble de l’Afrique du Sud.
Les vaccins actuels vont-ils être efficaces?
C’est la grande question. Si les scientifiques sont préoccupés par le nombre de mutations que le variant a subies, il ne devrait pas échapper complètement aux anticorps développés à la suite d’une vaccination ou d’une autre infection. Toutefois, sa protection pourrait s’en trouver diminuée.
Et les médicaments antiviraux?
Les médicaments oraux conçus par Merck et Pfizer, actuellement en cours d’approbation par les agences nationales de santé publique, seront aussi efficaces contre le variant Omicron parce qu’ils ne ciblent pas la protéine S. Ils empêchent plutôt le virus de se répliquer.
Que font les autorités sanitaires internationales?
L’Organisation mondiale de la santé, qui qualifie le variant de préoccupant», a créé un groupe d’experts pour analyser la situation. Des équipes sont déjà en train de tester l’efficacité des vaccins actuels contre le nouveau variant.
L’apparition de ce nouveau variant rappelle, selon l’OMS, toute l’importance de rendre la vaccination accessible aux pays pauvres. Car plus le virus circule, plus il a d’occasions d’évoluer et plus on verra de mutations», a prévenu l’une des responsables de l’OMS, Maria Van Kerkhove.
Repères
- Ce n’est pas la première fois que le SRAS-CoV-2 responsable de la COVID-19 change au fil du temps. À ce jour, des centaines de variants du coronavirus ont été identifiés et répertoriés dans le monde depuis janvier 2020, dont le Delta.
- Un variant apparaît lorsque le matériel génétique d’un virus se réplique et qu’il subit de petites modifications appelées mutations». Ce sont ces mutations qui donnent naissance aux nouveaux variants» du virus initial.
- Plusieurs de ces variants n’ont que peu ou pas d’incidence sur les propriétés du virus.