Test COVID-19 à l’arrivée : les compagnies aériennes naviguent en plein brouillard

De nouvelles restrictions sanitaires pour entrer sur le territoire canadien incluront bientôt un test de dépistage réalisé moins de 72 heures avant le départ.

Après la récente annonce fédérale, mercredi, d’un test de dépistage qui sera bientôt obligatoire pour entrer au Canada, certaines compagnies aériennes dénoncent avoir été complètement prises au dépourvu dans un contexte économique déjà difficile.

Elles déplorent n’avoir été ni consultées ni informées des détails accompagnant cette nouvelle mesure sanitaire dont les critères doivent être dévoilés dans la journée par le ministre des Transports du Canada, Marc Garneau.

On a une mesure ici qui est complètement improvisée, sans aucune concertation avec les compagnies aériennes et qui va poser des problèmes de mise en œuvre, prévient Christophe Hennebelle, vice-président, ressources humaines et affaires publiques pour Air Transat, en entrevue à RDI Matin.

Les voyageurs devront bientôt passer un test de dépistage de la COVID-19 datant de moins de trois jours, avant d’entrer ou de revenir au Canada, a indiqué mercredi le ministre des Affaires intergouvernementales Dominic Leblanc.

Cette nouvelle restriction devrait entrer en vigueur dès la semaine prochaine. Tout passager devra alors présenter son attestation de test COVID-19 négatif avant d’embarquer dans un avion à destination du Canada. La mesure a déjà été adoptée par une centaine de pays depuis plusieurs semaines.Un test de dépistage par écouvillon effectué à l'aéroport.

Un travailleur de la santé effectue un test de dépistage sur une touriste venant du Mexique, à son arrivée à l’aéroport international Jose Marti, à La Havane.

PHOTO : REUTERS / ALEXANDRE MENEGHINI

Ça fait des mois qu’on demande la mise en œuvre de tests rapides dans les aéroports, qu’on n’est pas entendus, notamment des tests rapides qui permettraient d’adapter la quarantaine, a indiqué Christophe Hennebelle, déplorant les lourdes pertes financières subies par son entreprise depuis le début de la pandémie.

Il mentionne aussi que les compagnies aériennes qui sont également voyagistes sont dans l’obligation d’accompagner leurs clients, une responsabilité compliquée par le flou entourant l’annonce.

On va faire tout ce qu’on peut pour que nos clients puissent avoir accès à ces tests, fait-il valoir. On est en contact avec les autorités du Sud.

On cherche des solutions pour que nos clients aient accès à ces tests, mais on n’a pas la certitude que ce soit possible. On a peur que nos clients soient bloqués à destination.Christophe Hennebelle, vice-président, ressources humaines et affaires publiques pour AirTransat

Un test négatif ou une place dans un centre certifié

Dominique LeBlanc a toutefois précisé que ces nouvelles précautions sanitaires ne se substitueront pas à la quarantaine obligatoire, la mesure phare mise en œuvre par Ottawa, dit-il, car cette dernière empêche efficacement la transmission communautaire du virus à l’arrivée en territoire canadien et dissuade de nombreux vacanciers dans leurs projets de séjours.

Quant aux voyageurs partis sans savoir que ce test allait être obligatoire et qui se retrouvent coincés à destination, Dominique LeBlanc rappelle qu’Ottawa n’a cessé de les alerter sur les changements probables des mesures sanitaires au fil de la pandémie.

Ceux et celles qui n’ont pas pu obtenir un test seront sujets, en arrivant au Canada, à faire la quarantaine dans un centre désigné par le gouvernement fédéral à leur point d’arrivée, précise-t-il à RDI.

Il n’est pas question de prendre une correspondance ou aller vers une autre destination; les personnes seront obligées de demeurer sur place dans un centre approuvé par le fédéral et surveillé par les agents du gouvernement fédéral jusqu’à ce que le test soit obtenu au Canada.Dominique LeBlanc, ministre des Affaires intergouvernementales

À l’approche des fêtes de fin d’année, Ottawa avait mis les bouchées doubles pour dissuader la population de voyager. Une campagne publicitaire au coût de 850 000 $ conseillait aux Canadiens de rester chez eux pendant la pandémie de COVID-19.

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