Restrictions sanitaires : « On a encore de longs mois qui nous attendent », dit Justin Trudeau
Malgré l’engouement que suscite l’arrivée prochaine de vaccins contre la COVID-19 au pays, le premier ministre Justin Trudeau a été clair : il ne faudra pas espérer de grandes levées des mesures sanitaires cet hiver.
Lors d’une entrevue accordée samedi à l’émission Les faits d’abord, le premier ministre a notamment rappelé que les doses attendues de vaccins seront administrées en priorité aux populations vulnérables. La vaccination de l’ensemble de la population prendra nécessairement du temps.
Il s’agit donc, selon lui, de faire très attention [avec d’éventuelles levées de mesures], car « la COVID-19 fait aussi des ravages chez des gens en santé
, a-t-il tenu à préciser en appelant à la prudence.
Les mesures que nous prendrons tout au cours de l’hiver seront importantes. Il ne faut pas s’attendre à ce que [l’assouplissement de ces règles] soit trop rapide. On a encore de longs mois qui nous attendent. Justin Trudeau, premier ministre du Canada
D’éventuels assouplissements concernant les restrictions ne sauraient donc être envisagés avant le printemps, voire la période estivale, a laissé entendre le premier ministre, dépendamment de l’avis d’experts en santé publique.
La réouverture de la frontière canado-américaine ne semble pas non plus envisageable tant la situation est grave aux États-Unis et devra certainement l’être pendant un bon bout de temps encore
, a également commenté Justin Trudeau. On va toujours privilégier la santé des Canadiens.
Un vaccin attendu
Si les vaccinations contre la COVID-19 devaient commencer dès la semaine prochaine au Royaume-Unis, qui a autorisé mercredi le vaccin de Pfizer/BioNTech, il n’y a toujours pas de date fixée pour le Canada.
On se prépare pour l’arrivée des vaccins les plus prometteurs. Mais ce ne sont pas les politiques qui décident si un vaccin est sécuritaire, ce sont les experts en santé publique
, a affirmé Justin Trudeau.
Avec des dizaines de millions de doses potentielles qui arriveront au premier trimestre de l’année prochaine. On est en bonne position. […] Et on va s’assurer que dès que ce vaccin sera déclaré sécuritaire, on puisse le livrer au Canada.Justin Trudeau
Si tout va comme prévu pour deux des sept vaccins réservés par Ottawa, les autorités fédérales de santé publique estiment que trois millions de Canadiens seront vaccinés entre janvier et mars.
Une reprise économique en force
Questionné sur le nouvel énoncé économique présenté cette semaine par la ministre des Finances Chrystia Freeland, le premier ministre a de nouveau défendu l’approche budgétaire de son gouvernement.
Accusé par certains économistes d’avoir ratissé trop large
en termes d’aides financières additionnelles pour affronter la pandémie – soit le double des investissements budgétaires avancés dans d’autres pays riches, selon le Fonds monétaire international (FMI) – , Justin Trudeau a affirmé que la meilleure chose à faire pour l’économie est d’assurer la sécurité et la santé des gens.
Les gens empruntent sur leur carte de crédit avec un taux de 19 %, c’est sûr qu’il y allait avoir de l’endettement. Le gouvernement peut emprunter à 0 % donc, c’est beaucoup plus logique qu’on soit là pour donner de l’argent aux Canadiens. Quand il y aura la relance économique, on reprendra en force. Justin Trudeau
Justin Trudeau s’est également prévalu de la très bonne position fiscale du Canada
parmi les pays du G7 afin d’expliquer les choix budgétaires de son administration.
On a pu se le permettre. Quand la reprise viendra, elle sera plus rapide et plus forte qu’ailleurs
, a-t-il ajouté.