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Plus de 200 étudiants des Antilles françaises restés au Canada seront rapatriés samedi

Des étudiants guadeloupéens, martiniquais et de Saint-Martin vont être rapatriés dans un vol d’Air Caraïbes le 6 juin à partir de Montréal dans un avion affrété par les départements d’outre-mer.

Un collectif de parents demandait leur retour depuis le Canada depuis des semaines, lorsque plusieurs vols ont été suspendus et reportés pendant la crise de la COVID-19.

Selon Air Caraïbe, ils sont plus de 200 étudiants qui fréquentent des établissements postsecondaires à Montréal, à Québec, à Trois-Rivières, à Ottawa et à Toronto à reprendre le chemin de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, dans un vol financé par la région de la Guadeloupe et la collectivité territoriale de la Martinique.

Malika Danican pousse un soupir de soulagement, après avoir écrit plusieurs courriels et passé plusieurs appels en ce sens.

La doctorante en sociologie à l’Université Laval et fondatrice du Réseau France-Québec outre-mer, qui réside au Québec depuis 10 ans et fait des allers-retours entre cette province et la Guadeloupe, se réjouit de cette décision.

J’ai essayé de rejoindre le consulat général de France au Québec, qui m’a dit d’essayer de trouver un vol, de me débrouiller en fait, déplore-t-elle.

Je pensais que je vivais cette situation de manière isolée, mais je me suis rendu compte qu’il y avait un collectif de parents qui oeuvraient au rapatriement des étudiants ultramarins. J’ai vu qu’il y avait quand même un besoin, dit-elle, ce qui l’a encouragée à s’impliquer davantage.

Les départements d’outre-mer (DOM) font partie de la République française, au même titre que les départements ou régions de la France métropolitaine, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques.

On était nombreux à voir nos vols annulés, puis reportés de semaine en semaine, disent certains de ces étudiants.

Une pétition en ligne signée par 2764 personnes et adressée au ministre français des Départements d’outre-mer critique le silence des autorités.

Nos nombreux appels, mails et relances, notre lettre ouverte, vers les différentes instances sont restés jusqu’ici sans effet.

Collectif des parents et étudiants antillais demandant le rapatriement

Malika Danican finit par contacter les responsables de la Guadeloupe et croit que plusieurs facteurs ont finalement fait bouger les choses, dont la pétition.

Pour sa part, Patricia Azor, représentante du Tourisme de la Guadeloupe au Canada et chargée de la logistique du rapatriement, félicite la collaboration du président de la région Guadeloupe, Ary Chalus, et de la Martinique d’avoir su faire bouger les choses.

C’est une très bonne nouvelle pour ces étudiants et leurs parents qui vivaient un stress permanent. La collaboration de la région Guadeloupe a été très importante dans ce dossier, mentionne-t-elle.

Une première solution insatisfaisante

Depuis la troisième semaine de mars, Air Canada a suspendu ses vols en direction des Antilles françaises.

La solution offerte avant que l’appareil politique organise le vol? Proposer aux étudiants de passer par Paris, en France, une décision rejetée par les étudiants et leurs parents.

D’une part, ils critiquaient un voyage beaucoup plus long et qui comporte un transfert, donc des risques sanitaires supplémentaires. D’autre part, ils avançaient que la surcharge financière d’un tel billet n’était pas compatible avec tous les budgets.

Je suis rassurée de pouvoir rentrer, mais je dirais que ma situation n’est pas la pire. Je suis chez moi à Québec, je suis quand même bien. Or, je sais qu’il y a d’autres étudiants dans des situations beaucoup plus délicates, avoue Malika Danican.

Elle mentionne le cas d’étudiants en résidence universitaire qui ont dû être hébergés par des amis, en pleine pandémie. Avec la fin des baux, le 1er juillet, la situation est devenue angoissante pour plusieurs, ajoute-t-elle.

Une opération complexe en temps de pandémie

La compagnie aérienne Air Caraïbes explique les difficultés de ce rapatriement, une opération rendue complexe en raison des nombreuses restrictions imposées aux compagnies aériennes, dont Air Canada, qui ne pouvait atterrir en Guadeloupe.

Nous avons vécu une véritable course contre la montre pour obtenir les autorisations de vol octroyées par les autorités canadiennes, affirme Yoann Paulin, directeur général de la compagnie aérienne, par communiqué.

Pour sa part, Transport Canada affirme vouloir continuer à travailler en collaboration avec l’ambassade de France et le transporteur aérien pour faciliter le rapatriement de ce groupe.

Un Airbus A350-900 doit quitter l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau, à Montréal, samedi à 11 h 45.

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