Certaines écoles rouvriront dès le 1er juin dans le Grand Montréal
Le retour en classe sera plus rapide que prévu pour des centaines d’élèves de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) et de la MRC de Joliette. Des enseignants s’en inquiètent.
Québec a annoncé jeudi aux écoles spécialisées à mandats régional et suprarégional qu’elles pourront rouvrir le 1er juin, à certaines conditions. La réouverture ne concerne que les clientèles particulièrement vulnérables.
L’objectif est de répondre aux besoins des élèves handicapés ou ayant un trouble grave du comportement, explique le porte-parole du ministère, Bryan St-Louis.
Avec le déconfinement à venir dès le 25 mai dans le Grand Montréal, le gouvernement veut faciliter la tâche des parents ayant des enfants à besoins particuliers ne pouvant demeurer seuls à la maison sans supervision. Le retour en classe sera toutefois facultatif, au choix des parents.
À Montréal, certaines écoles ouvriront au complet et d’autres, qui accueillent des élèves handicapés et non handicapés, ouvriront uniquement pour recevoir les élèves handicapés.
Pour pouvoir revenir à l’école, l’élève ne doit pas présenter de symptômes associés à la COVID-19 et il ne doit pas avoir une condition de santé précaire pouvant être aggravée par un déconfinement.Bryan St-Louis, porte-parole du ministère de l’Éducation du Québec
Des enseignants s’inquiètent
Alors qu’ils se préparent à rouvrir, des membres du personnel s’interrogent sur les conditions de cette reprise des classes et sur la capacité à maintenir la distanciation physique avec certains élèves.
À l’école Joseph-Charbonneau, qui accueille 188 élèves dont la majorité ont besoin d’aide pour se déplacer en fauteuil roulant, le conseil d’établissement est inquiet.
Il a voté une motion, jeudi, exigeant des garanties supplémentaires avant de rouvrir, faisant état d’une grande peur vis-à-vis des mesures qui seront mises en place afin de recevoir sécuritairement les jeunes.
La reprise est « imprévisible », selon l’enseignante de l’école L’Étincelle, Marie Contant. Les élèves lourdement autistes ne parviendront pas à respecter la distanciation physique, selon elle.
On doit leur tenir la main dans les déplacements, les nourrir à la cuillère, certains ont des comportements d’automutilation et il faut les arrêter. Il y a des crachats, des morsures, des coups, des lunettes arrachées… Mais là, ce sera probablement des masques et des visières qui seront arrachés.Marie Contant, enseignante à l’école L’Étincelle
Toutes nos équipes-écoles sont mobilisées pour mettre en place un environnement sécuritaire et adapté à la réalité de leur milieu, dit le porte-parole de la Commission scolaire de Montréal (CSDM), Alain Perron.
Il précise que les écoles pourraient ouvrir selon la demande et selon la capacité de respecter les consignes de la santé publique et selon la disponibilité du personnel médical.
À CSDM, les écoles Lucien-Pagé, Gadbois et Saint-Enfant-Jésus ne reprendront que les enfants sourds ou malentendants.
Les écoles Édouard-Montpetit et Saint-Étienne ne reprendront que leurs élèves atteints d’un trouble du spectre de l’autisme (TSA).
D’autres écoles de la CSDM pourront rouvrir au complet avec des élèves allant de 4 à 21 ans, selon les établissements.
- Irénée-Lussier (déficience intellectuelle)
- Joseph-Charbonneau (déficience motrice, voire aussi sensorielle ou intellectuelle)
- Victor-Doré (déficience motrice ou organique grave)
- Saint-Pierre-Apôtre (déficience intellectuelle)
- De l’Étincelle (TSA)
Plus de détails à venir