Si je suis doublement vacciné, dois-je encore me protéger?
Plus de 50 % des Québécois sont maintenant adéquatement vaccinés et parmi eux augmente la tentation d’ignorer les règles sanitaires. Une fois immunisé, peut-on recommencer à serrer les mains à des inconnus et donner la bise à nos proches ?
La Dre Chantal Sauvageau, médecin spécialiste à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), répond avec la prudence de mise pour une scientifique : « C’est une question de probabilités ».
« Chacune des mesures de protection qu’on a à notre disposition pour contrer le virus est imparfaite », souligne-t-elle. « Si on en a juste une et que c’est la vaccination, malheureusement, même si elle est très bonne, elle n’est pas infaillible. »
La double vaccination protège en effet contre près de 95 % des infections, ce qui laisse donc tout de même une probabilité de 5 % de contracter le virus. Ce n’est qu’en combinant la protection vaccinale avec d’autres mesures, comme le lavage des mains, la distanciation ou le port du masque, qu’on atteint une protection de 100 %.
Ignorer ces mesures relève donc d’« une gestion de risques » que chacun doit pondérer en fonction de ses besoins de socialisation.
Plus on accumule les « contacts significatifs » (se tenir assez près de quelqu’un durant quelques minutes), plus on augmente la probabilité de tomber sur quelqu’un de malade à son insu. Par contre, « si tu veux voir quelqu’un de très cher, vois cette personne-là, go ! », tranche la Dre Sauvageau.
L’intensité de la pandémie pèse aussi dans la balance. À l’heure actuelle, le taux de contamination est bas, et donc le risque de rencontrer quelqu’un d’infecté reste faible.
« Si on est doublement vaccinés tous les deux et si on est dans un moment où il n’y a pas beaucoup de cas… Ce n’est pas un risque zéro, mais c’est un risque très très très petit », observe la Dre Sauvageau.
D’autant plus que des études concluent que si l’on contracte la COVID-19 en étant vacciné, notre charge virale est moins élevée. Conséquemment, la probabilité de contaminer les autres diminue tout autant.
L’arrivée du temps froid, des activités intérieures et le retour en classe changeront la donne à l’automne, prévient la Dre Sauvageau, d’autant plus que les prévisions d’immunité collective indiquent que « la vaccination ne sera probablement pas suffisante à elle seule pour reprendre une vie complètement normale ».