Confusion sur le nombre de vaccins

Débusquer les fausses nouvelles, vérifier les déclarations des politiciens, trouver les vrais chiffres : notre Bureau d’enquête, basé à Montréal, Québec et Ottawa, se spécialise dans l’art de rétablir les faits. Chaque samedi, nos journalistes et recherchistes vous présentent leurs trouvailles pour vous permettre d’y voir plus clair dans l’actualité de la semaine.

L’ÉNONCÉ

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a été questionné sur le vaccin contre la COVID-19 développé par Pfizer et BioNTech, qui suscite l’espoir depuis le début de la semaine. Ce candidat-vaccin, administré en deux doses, est « efficace à 90 % » selon des résultats préliminaires de l’essai de la phase 3, à grande échelle. Il s’agit de la dernière étape avant le processus d’homologation. Le Canada avait déjà réservé 20 millions de doses en août. 

Interrogé quant au fait qu’il n’y aurait pas assez de vaccins pour tous les Québécois, il a soutenu qu’il ne fallait pas diviser le nombre de doses commandées en deux. « C’est 20 millions de vaccins pour que la personne soit capable d’avoir et la dose première et la dose deuxième », a-t-il soutenu mardi. 

LES FAITS

M. Dubé s’est trompé. Pfizer nous a confirmé qu’il faut bien diviser en deux le nombre total de doses pour calculer le nombre de personnes qui pourraient recevoir le vaccin. La première commande du gouvernement fédéral pourrait donc servir à vacciner 10 millions de personnes. 

Ottawa a d’ailleurs sécurisé plus tard cette semaine 56 millions de doses supplémentaires de ce vaccin. Cela permettrait de vacciner 28 millions de personnes additionnelles. 

Au total, cela représenterait 38 millions de personnes vaccinées, soit l’équivalent de toute la population canadienne. 

– Sarah Daoust-Braun

LE CHIFFRE DE LA SEMAINE: 221 G$ 

C’est le montant que doit atteindre la dette du Québec à la fin du mois de mars prochain, un an après le début de la pandémie, selon la mise à jour économique et financière déposée par le ministre des Finances, Eric Girard, cette semaine.

Il s’agit d’une hausse prévue de 11 % en une seule année, conséquence de la récession mondiale et des mesures spéciales annoncées par le gouvernement du Québec pour faire face à la COVID-19. La dette représentera alors plus de la moitié de la taille de notre économie, soit 50,5 %, un niveau semblable à celui de 2017. 

Malgré ces mauvaises nouvelles, Québec deviendra, toutes proportions gardées, moins endetté que le gouvernement du Canada, dont l’endettement explosera à plus de 1000 milliards de dollars pour la première fois de son histoire, en hausse de 48 %.

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