Ce n’est pas le temps d’aller dans le Sud, disent les chefs à l’unisson

Le premier ministre François Legault fait appel au sens des responsabilités des Québécois afin de freiner la progression de la COVID-19 durant la période des Fêtes — et non de l’accélérer.

« Ce n’est pas le temps de trouver un truc pour [contourner les règles sanitaires et] ne pas se faire pogner. […] Ce n’est pas le temps de faire le party. […] Ce n’est pas le temps non plus — même si c’est permis — d’aller dans le Sud », a-t-il fait valoir lors d’une conférence de presse mardi après-midi. « C’est le temps d’être responsable. »

Pour l’occasion, François Legault était accompagné de Dominique Anglade, de Manon Massé ainsi que de Paul St-Pierre Plamondon. Les chefs des quatre partis politiques présents à l’Assemblée nationale ont fait bloc afin de rappeler l’importance de respecter les règles sanitaires pour garder à flot le réseau de la santé.

La suspension des travaux parlementaires a sonné une « espèce de trêve du temps des Fêtes », durant laquelle le premier ministre renseigne périodiquement les chefs des partis d’opposition sur la situation de la COVID-19, a expliqué M. Legault. « C’est important qu’on soit ensemble, qu’on soit unis, pour carrément sauver notre réseau de la santé. […] On mène la bataille ensemble », a-t-il soutenu.

Pas moins de 2183 nouvelles personnes positives à la COVID-19 ont été recensées au Québec en une journée. Il s’agit d’un « record », a fait remarquer M. Legault, le ton grave. À ses yeux, le nombre de personnes hospitalisées demeure toutefois « le chiffre le plus inquiétant » : 1055 personnes sont hospitalisées, dont 137 aux soins intensifs, selon les plus récentes données du ministère de la Santé. Le réseau de la santé est « fragile ».

Qui plus est, plus de 7000 travailleurs de la santé se trouvent en congé de maladie. Des milliers d’autres sont épuisés plus de neuf mois après le début de l’état d’urgence sanitaire au Québec. « On va tout faire pour les aider. Les aider, ça veut dire suivre les consignes. Ça veut dire éviter que certains et certaines d’entre nous se trouvent à l’hôpital à cause de la COVID-19 », a fait valoir M. Legault.

Le premier ministre a rappelé que « la seule chose permise » durant la période des Fêtes, « c’est d’inviter une personne seule ». « On ne peut pas inviter des amis ou d’inviter une deuxième famille. Je comprends que c’est plate », a-t-il précisé. Les milliers de Québécois qui se sont envolés, en pleine pandémie, pour une destination soleil se verront imposer des « mesures très sévères » de suivi de « leur quarantaine », a-t-il averti. « On ne recommande pas aux Québécois d’aller à l’extérieur, sauf si c’est absolument nécessaire. »

La co-porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé, a pour sa part dit « trouve[r] ça dur en tabarnouche » de voir des Québécois baisser la garde face à la COVID-19 sous le soleil des tropiques.

Mme Massé a dit s’être affichée au côté du premier ministre, non pas parce qu’elle est « docile » ou « obéissante », mais plutôt « par solidarité » pour les travailleurs de la santé. « Si notre système craque […], ça va être vraiment dramatique », a-t-elle souligné.

La cheffe de l’opposition officielle à l’Assemblée nationale, Dominique Anglade, a invité les Québécois à « garder confiance » et à « encore une fois, se serrer les coudes ».

« Nos efforts sauvent des vies », en plus de « donne[r] un peu d’oxygène » au réseau de la santé, a poursuivi le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon.

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